J’attends beaucoup trop longtemps avant de changer mes plaquettes de freins arrières : bien plus de 10 ans ! Mais je suis laaarge avec encore 2 mm de garniture 😀
Forcément, au bout de 10 ans, je ne sais plus comment j’avais fait, ni quel tutoriel m’avait inspiré. J’ai fait 2 erreurs exactement : je n’ai pas journalisé (loggé dit-on aujourd’hui) l’action, comme je l’avais fait pour les freins avant, et je n’ai toujours pas acheté le manuel d’atelier.
Cependant, je savais que j’avais changé ces plaquettes moi-même, et que ce n’était pas bien compliqué. Lorsque mon garagiste m’a proposé de le faire (après avoir changé les pneus !), j’avais poliment refusé. Mais il avait insisté : « il faudra bien nettoyer le piston, faut arriver à desserrer cette vis, faudrait même démonter le pneu, blabla ». J’aurais dû tilter !
En effet, l’étrier arrière d’un CBR 600 RR ne se démonte pas. J’ai tourné la question dans tous les sens. Le seul moment où on peut le séparer du disque de frein, c’est lorsqu’on démonte la roue.
Pourquoi l’étrier arrière ne se démonte pas ? Parce que la fixation de l’étrier sur le châssis de la moto se retire côté roue. Elle est recouverte par un soufflet (frein suspendu). Un super soufflet en caoutchouc de très bonne qualité qui ne se retire pas non plus. Les détails sur Bike Part (ou le manuel d’atelier).
On se retrouve donc à changer ses plaquettes de freins sans retirer l’étrier arrière. C’est super facile, mais aussi super cracra. Surtout quand on n’y a pas mis les doigts depuis plus de 10 ans.
Donc, on commence par desserrer la gouille de suspension qui maintien les 2 plaquettes de frein. Il faut mettre un coup sec vers le bas.
On dévisse le boulon de goupille (la grosse vis à droite), vers le bas aussi. Cette action n’est pas obligatoire, d’autant plus qu’il y a du frein filet dessus. Mais c’est quand même plus pratique pour passer un mini coup de brosse.
Puis on finit de dévisser la goupille qui retient les plaquettes de frein: celles-ci vous tombent dans les mains.
Armée d’un chiffon, d’une vieille brosse à dents et d’une bombe de WD40, j’ai nettoyé comme j’ai pu l’intérieur de la mâchoire de l’étrier. Idem pour le disque de frein.
Contrairement à la vidéo de PartZilla, je vais éviter d’introduire un objet métallique dur contre le disque… Pour repousser le piston, il suffit d’y replacer une plaquette de frein (c’est fait pour ça), et de pousser. Ce sont des freins suspendus avec un super soufflet en caoutchouc ; c’est très pratique !
Petite astuce de motarde flemmarde : quand le niveau de liquide de frein arrière baisse et qu’on prévoit de changer ses plaquettes de frein, on ne remet pas de liquide de frein. Sinon,
– le piston ne rentre pas ou c’est super dur. En forçant, on risque d’abîmer le disque.
– il faut gérer un éventuel débord du liquide : ouvrir le godet de liquide de frein, en retirer à la seringue, ou ouvrir la purge, risquer de faire rentrer des bulles, etc. C’est du vécu.
Les plaquettes Nissin sont livrées avec des protections contre la chaleur, pour éviter qu’elles ne chauffent trop vite. Pas les Brembo. J’ai donc récupéré et nettoyé celles des Nissin d’origine (je garde tout). Il faut nettoyer et regraisser les 2 vis également : WD40 et vinaigre ménager (14° d’acidité) + graisse mécanique.
Pour remonter les plaquettes, il faut faire attention à bien les caler dans le fond de l’étrier et sur les languettes métalliques en haut. En revissant la goupille, les plaquettes vont se positionner. Revisser aussi la grosse vis à droite. Et on pompe doucement avec la pédale de frein. Le piston va venir appuyer sur les plaquettes. Vérifier les serrages, vérifier le freinage, et c’est fini.