C’est un grand classique de la surconsommation moderne : des oranges à dessert à moitié desséchées ont été retrouvées au fond de mon compotier. Je les avais acheté en fin de saison (fin mai), pour un déjeuner en famille il y a déjà 2 semaines. D’apparence, les oranges étaient belles et brillantes, mais il ne leur restait quasiment que la peau. Beurk.
Sur Internet, les idées de recyclage des oranges séchées sont peu gourmandes (décoration de Noël ou infusion). Il y a aussi la solution du vin d’orange : une fois fermentées, on ne sentira plus rien 😛
J’ai donc récupéré plusieurs recettes de confiture, quelques astuces à droite, à gauche, puis je me suis mise au travail. J’ai épluché ce qu’il restait de mon sac d’oranges, et devinez quoi : seulement 4 étaient trop sèches pour être dégustées ! Voici donc une recette pour juste 2 pots de confiture, type Bonne Maman.
Réflexion sur le sucre : je n’aime pas les confitures de type « gelée d’eau sucrée ». J’aime les confitures consistantes de type « compote de fruits sucrée ». Si le sucre est bien cuit (sirop avec des grosses bulles) et si il y a assez de pectine, il n’est pas nécessaire de mettre plus de sucre que le goût ne le nécessite. D’autant plus que je ne fais qu’une petite quantité de confiture, donc elle n’a pas à se conserver plus de 6 mois.
Question sur la pectine : comment fait-on quand il n’y a pas de pépins ? (agriculture agressive et autres questions éthiques seront étudiées plus tard). Il y a 2 solutions :
- acheter des pommes (consommer pour résoudre les conséquences de la surconso)
- ou ajouter du gélifiant.
J’ai choisi la 2e solution, mais pour moins d’1 kg de fruits, l’agar-agar (extrait d’algue rouge) était trop complexe à peser. J’ai donc utilisé un sachet de nappage pour tarte aux fruits (carraghénane – extrait d’algue rouge aussi – dilué à 2%). Je vous passe les détails techniques concernant la carraghénane, et la dilution pour obtenir un gélifiant à la place d’un enrobage. Voici donc les proportions utilisées pour obtenir 2 pots de confiture d’oranges à dessert, cannelle et citron vert.
Pour 600 g d’orange à dessert, soit environ 400 g de fruits pelés :
- 1 sachet de 10 g de préparation pour nappage. Bien regarder les ingrédients : il doit contenir de la carraghénane, et le mode d’emploi demande à le diluer dans un volume total de 250 mL (200 mL d’eau + 50 g de sucre) afin d’obtenir une gelée d’enrobage.
- 200 g de sucre blanc
- 1 cuillère à café bombée de cannelle
- le jus d’un demi citron vert
Récupérer les zestes de 2 oranges. Les hacher en tout petits morceaux.
Peler toutes les oranges, enlever un maximum de peau blanche, séparer les quartiers et couper en morceaux. Ajouter le sucre, mélanger et faire macérer toute une nuit.
Le lendemain, passer les oranges au mixeur 5 à 10 secondes. Ajouter un peu d’eau jusqu’à obtenir 800 mL de purée de fruits.
Rassembler tous les ingrédients dans une casserole à fond épais. Amener à ébullition et laisser mijoter à feu moyen (pas petit) pendant 15 min, tout en remuant. Au bout de ce temps, les membranes restantes sont compotées et un peu de confiture sur la spatule (ou la cuillère en bois) gèle instantanément à température ambiante.
Remplir tout de suite les pots de confiture (préalablement ébouillantés). Nettoyer, visser les couvercles et retourner les pots 1 min le temps de sceller le couvercle. Mettre le pot à l’endroit et vérifier : la petite bosse sur le couvercle métallique est enfoncée.